Edouard m'a contacté suite à l'écoute du reportage qu'a consacré RTS La Première à Une Vie une Histoire afin que j'enregistre le récit de vie de ses deux parents dans la soixantaine active.
Il lui a fallu convaincre ceux-ci de la légitimité de cette démarche qui, il est vrai, peut prêter à confusion ou à interprétation : non, il ne s'agit pas d'une psychanalyse, ou de dévoiler les secrets de famille, et encore moins d'un témoignage de fin de vie, bien au contraire : il s'agit plutôt de célébrer la vie en partageant et en transmettant son vécu avec ses enfants et petits-enfants, et parfois arrière-petits-enfants.
Bien qu'un peu réticents au départ, Béatrice et Pierre-André se sont prêtés au jeu avec sincérité en se reconnectant à leurs souvenirs et en parcourant le fil de leur vie, chacun avec une histoire familiale singulière et unique, puis leur propre histoire avec la famille qu'ils ont fondée.
Aux premières larmes de son épouse, Pierre-André a posé sur la table une boîte de kleenex, un geste d'amour tout simple qui m'a beaucoup émue. Il y a eu des larmes mais aussi des sourires et des rires, des moments intenses déposés en mots, en silences, en sanglots.
Dérouler le fil rouge de son histoire demande un certain courage, celui de se poser pour faire face à son passé, de revivre des moments pas toujours faciles, de se remémorer des personnes disparues, des situations jamais résolues, mais cette démarche permet aussi de mettre des mots sur des événements, de les comprendre différemment après-coup, de déposer son histoire une fois pour toutes.

Une Vie une Histoire permet de transmettre son récit de vie à ceux qu'on aime.
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